Les pronostics l’annonçaient déjà il y a plusieurs mois : les prix de l’immobilier dans certaines régions de France sont appelés à augmenter légèrement cette année, après la hausse déjà constatée tout au long de l’année 2019.

Si certains s’inquiètent d’une potentielle bulle immobilière dans les plus grandes villes, les taux d’intérêts très bas contrebalancent cette évolution des prix, et favorise le dynamisme du marché immobilier en permettant une plus grande capacité d’emprunt aux investisseurs.

Une augmentation des prix mesurée à l’échelle nationale

Globalement, c’est davantage une stabilisation du marché que les professionnels s’attendent à constater pour cette année 2020. Il est vrai que les prix en zones tendues (là ou la demande est plus forte que l’offre) augmenteront considérablement, mais la hausse sera tellement inégale à l’échelle nationale qu’elle devrait être en moyenne de 1,5 à 2 %.

Selon le directeur scientifique de Meilleursagents, une hausse de 5 % est à prévoir dans les dix plus grandes villes de France, pouvant aller jusqu’à 9 % à Nantes et Toulouse. Paris se place un peu au dessus de la moyenne avec 6 % d’augmentation, rendant encore plus difficile l’accès à la propriété aux foyers modestes. Dans les zones rurales en revanche, les prix ne connaîtront pas vraiment de mouvement, et pourraient même reculer dans les villes les moins attractives, malgré un intérêt grandissant de la part des investisseurs.

Les conditions d’emprunt vont-elles se maintenir ?

Si la hausse des prix en 2019 était plutôt cohérente par rapport aux taux d’intérêts historiquement bas, il n’est pas certain que la tendance se confirme cette année. À la fin de l’année dernière, le secteur a enregistré plus d’1 million de transactions, un chiffre assez exceptionnel bien qu’attendu. En réponse à ce record, le Haut Conseil de stabilité financière (HCSF) a mis le holà dans toute cette effervescence, en recommandant aux banques un peu plus de prudence dans leurs pratiques afin de ne pas mettre en difficulté les emprunteurs.

De manière générale, les taux se maintiennent en ce début d’année mais commencent déjà à remonter doucement. Les banques font moins de cadeaux aux emprunteurs qui présentent un profil impeccable, et s’appuient sur ces garanties pour regagner de la marge sur le prêt immobilier.

Placer son argent en investissant dans l’immobilier

L’investissement immobilier est souvent un bon moyen de préparer son avenir et de placer son argent de manière rentable. C’est d’ailleurs le choix que font beaucoup de jeunes actifs, inquiets de leur futur et désireux de se mettre à l’abri.

Le marché immobilier pourrait être directement touché par la récente réforme des retraites, puisque les primo-accédants sont déjà plus nombreux, et surtout de plus en plus jeunes à se préoccuper de leur vieux jours. Mais là encore, le marché immobilier français est très disparate : les acheteurs cherchent généralement à investir dans les grandes villes, là où les marchés sont les plus tendus, ce qui ne participe pas toujours à stabiliser la situation.

Ceci dit, les zones rurales ne seront pas complètement délaissées. De plus en plus d’acheteurs souhaitent se mettre au vert et préfèrent rallonger leurs temps de trajets pour vivre dans un cadre plus privilégié. Moins de bruit, de stress, de pollution : les communes plus isolées des grandes villes présentent une attractivité grandissante tout en proposant des prix raisonnables et accessibles aux ménages à revenus moyens. Quoi qu’il en soit, investir dans l’immobilier pour préparer sa retraite reste un sujet d’actualité pour les français en 2020.

Vers une bulle immobilière en France ?

L’année 2019 a suscité beaucoup de questionnements autour du phénomène de bulle immobilière, car la flambée des prix devenait de plus en plus incohérente et déconnectée des revenus des foyers. Cependant, même si les prix s’apprêtent encore à augmenter, la stabilisation générale du marché immobilier dissuade les plus sceptiques quant à l’éclatement prochain d’une bulle immobilière en France.